Le temps, la ville et l’urbaniste

20 mai 2007

Vers une éducation alternative !

Publié par alias dans Questions sociales

Malgré une montée indéniable du niveau de formation et de qualification des jeunes, de profondes inégalités persistent face aux études : presque 10% d’une classe d’âge sortent encore aujourd’hui du système scolaire sans formation professionnelle et 12% éprouvent des difficultés pour lire des textes nécessaires à leur vie quotidienne. Malgré les multiples réformes visant prétendument à l’égalité des chances, les inégalités du système scolaire se sont accrues, entre les diplômes, entre les bacs, entre les filières donnant un emploi et les autres, entre établissements connus et ceux des banlieues. Il existe aujourd’hui une véritable fracture scolaire.

Afin de résoudre ce dilemme, Luc Ferry initia un Grand débat sur l’avenir de l’école du XXIe siècle, lequel déboucha sur le rapport Thélot puis sur la loi Fillon. Le gouvernement avait alors estimé que l’objectif de l’éducation consisterait à organiser une « économie de la connaissance la plus compétitive possible, capable d’une croissance économique durable ». Nous, écologistes, sommes opposés à cette vision de la société, en accord avec notre lutte contre cette idéologie de la croissance aveugle et de la compétition.

On ne peut que déplorer le fait que le précédent rapport Thélot n’ait pas su aborder le problème du fonctionnement de l’institution et son organisation pyramidale peu démocratique. Pour les Verts, l’autonomie des établissements reste une piste à explorer, à condition bien sûr qu’elle ne soit pas synonyme d’inégalités territoriales, de démantèlement du service public, et puisse s’inscrire dans un cadre national solidaire. Du côté des apprentissages, ont été oubliés les modes d’appropriation des connaissances par les élèves et la cohérence des enseignements entre eux. Comme par hasard, les initiatives comme les Itinéraires de découverte, les TPE, qui avaient permis de développer l’autonomie des élèves, tout comme les pratiques innovantes et coopérantes, ont été négligées.

Quant à la loi Fillon actuellement en vigueur, lorsqu’elle ne contredit pas le rapport Thélot, elle le pervertit dans un sens réactionnaire. Monsieur Fillon, actuel premier ministre, n’a pas su entendre l’envie d’apprendre des élèves, leur recherche de responsabilité et d’autonomie. Les maîtres mots de son texte ne furent que : sélectionner, punir, répéter. Ainsi, au lieu d’une pédagogie différenciée, le Ministre a mis en place une option professionnelle qui devient un pré-choix et dont on peut deviner qu’elle concerne d’abord les élèves en échec. De même, au lieu d’une éducation du citoyen, le nouveau brevet des collèges comportera une note de conduite. Quand le rapport insistait sur l’aide la plus rapide possible aux élèves en difficulté et n’envisageait le doublement qu’en fin de cycle et en dernier recours, M.Fillon, lui n’a su envisager que des doublements.

Enfin et surtout, alors que le rapport réclamait une loi de programmation et attachait une grande importance aux moyens mis en œuvre en dehors des situations d’enseignement pour aider les élèves dans leurs apprentissages, le ministre Fillon s’est lancé dans la purge des moyens de l’Education Nationale, tout en confortant les pratiques les plus rétrogrades de retour à l’ordre. Et par le truchement d’un contrat individuel de réussite éducative, il fait assumer, sans les aider, la responsabilité de la lutte contre l’échec scolaire aux équipes éducatives, aux parents et à l’élève. 

La société n’est pourtant pas sans ressources. En particulier, les mouvements du printemps 2003, au-delà des revendications sur les retraites et la décentralisation, ont contribué à l’émergence de nouvelles réflexions sur l’enseignement. Solidaires et présents sur le terrains, les Verts ont soutenu et continueront à soutenir tous ceux qui, par leur mobilisation, montreront qu’ils ont une autre vision de l’école, construite indépendamment des impératifs économiques et des besoins du marché, et permettant l’épanouissement et la réussite de tous. Cela passe notamment par la protection des lycéens sans papiers qui vivent dans l’insécurité liée au risque d’expulsion (RESF).

Nous, les Verts, voulons rendre à l’acte d’éduquer sa place primordiale. Une autre école est possible : laïque, populaire, coopérative, émancipatrice, cette école existe depuis des décennies. Les Verts appellent à une réorientation radicale des mesures mises en oeuvre, en concertation avec tous les partenaires concernés. L’éducation ne doit pas être un système établissant un modèle unique du lycéen standard, mais doit prendre en compte la diversité de chacun et l’enrichissement collectif qu’elle génère, respecter les différences de rythmes, intégrer un fonctionnement démocratique sur le mode participatif, développer la richesse de l’offre en matière d’enseignement.

Le respect de ces principes peut seul permettre de construire une école à la hauteur de l’enjeu, en adéquation avec les attentes de notre société. Des pédagogies coopératives telles que la méthode Freinet, Montessori, Steiner ou Decroly les mettent en oeuvre au quotidien. En reconnaissant les enfants comme auteurs de leur devenir et capables de choisir, nous leur ouvrons les portes de l’autonomie et la responsabilité.

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Chagrin d’école, retour aux lettres

Publié par alias dans Questions sociales

« Chagrin d’école”. Le livre de Daniel Pennac. Son approche est intéressante car elle se veut pragmatique. Son interrogation porte sur l’état d’esprit du cancre, qu’il fut, avant de devenir professeur de français. L’ouvrage aurait mérité de gagner en concision mais il se lit agréablement, dans la belle collection couleur crème de Gallimard.

J’aurais appris que lorsqu’un enfant pleure, seul le rire est en passe de le consoler momentanément….ou bien que des “petits” sont en mesure de corriger des “grands”. Les élèves qui s’adaptent le mieux du passage d’un cours à un autre sont ceux qui réussiront le mieux ; ceci grâce à leur  »vitesse d’incarnation », cette faculté de se concentrer pleinement en changeant rapidement de sujet. Il évoquera aussi ce sentiment d’emprisonnement qu’éprouvent parfois les enseignants à voir leurs classes tourner tandis qu’ils se doivent de rester fidèles à leur poste.

L’auteur effectue des vas et viens constants entre son enfance d’élève et sa vie adulte d’enseignant. Il nous invite ainsi à le suivre et à co-réaliser ces sauts dans le temps : le vieux dictionnaire qui aura fait toute les guerres, l’hystérie ou la trop fort absence de parents désemparés, la fatigue des enseignants à franchir le choc du savoir contre l’ignorance, les méfaits de la société de consommation et la violence médiatique…

Le temps, voici une question essentielle. Celui des enfants n’est pas celui des adultes et toute comparaison apparaîtrait comme superfétatoire. Le problème des cancres tient au fait qu’ils ne croient plus en leur devenir, ils se retrouvent ainsi piégés dans un présent sans temporalité, glacé et éternel, dans une sorte de vide uchronique, une absence de sens.

J’ai retrouvé dans ces écrits toute une série d’expressions ou d’attitudes qu’ont pu tenir  »mes » jeunes de « nos » cités reléguées, avec la fameuse interpellation conclusive  »M’dame, moi, je sais que je vais finir SDF”. N’y aurait-il plus rien à dire ou à faire ? A moins de reprendre les fameuses bases, les fondamentaux afin qu’ils puissent comprendre puis maîtriser leur langue.

Je me souviens avoir demandé à l’un d’entre eux, tenus en “colle vacancière”, d’écrire une courte phrase de son cru sur le tableau noir. Au bas mot, il devait y avoir autant de fautes que de mots, mais je n’y avais pas prêté attention, remettant cela à plus tard. L’important était de rétablir le dialogue. 

En fin d’après midi, la directrice franchit le pas de la porte et s’esclaffa devant autant de maladresses…ou d’incompréhensions. Tête baissée, penaud, l’enfant, après avoir pris le risque d’écrire quelque chose tout en reconnaissant ne pas savoir, éprouvait la honte de s’être ainsi livré publiquement. Tout était à refaire…

Daniel Pennac estime que l’avenir de ces enfants n’est pas tracé et qu’une poignée de rencontres “heureuses” peut les prévenir d’une vie essaimée d’échecs, dans lesquels les parents se seraient peut-être un peu trop projetés. Foncièrement optimiste, il se veut rassurant. 

Il aurait sans doute proposé que les enfants se filment entre eux, puis projeté le film inlassablement jusqu’à ce que les jeunes  »apprennent à écouter le visage de l’autre » et découvrent ainsi « la complexité ». La solution résiderait dans une attitude bienveillante des adultes, l’amour, ainsi que le pensionnat en semaine, la famille le week-end…histoire que l’enfant ne se perde plus en élucubrations entre famille et corps professoral…

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