Le temps, la ville et l’urbaniste

25 mai 2012

Ségrégation spatiale et mixité sociale au Grand Lyon

Publié par alias dans Aménagement & urba

21 % de la population du Grand Lyon habite dans un quartier politique de la ville. Selon l’observatoire territorial de cohésion sociale de l’agglomération lyonnaise, on observe une diminution de la population dans les quartiers CUCS. Les opérations de renouvellement urbain ayant été lancées, les logements ont alors été détruits, mais pour l’heure non reconstruits, si bien que les fonctionnaires se questionneront sur le devenir des habitants ?

Question à laquelle il sera à l’institution bien difficile de répondre…La mobilité résidentielle serait plus élevée dans les sites en renouvellement urbain. Certes ! Mais encore faudrait-il étudier le parcours résidentiel de ces habitants, en prenant en compte le coût des logements (et donc du foncier et donc l’économie de l’aménagement et l’impact des grands projets) et celui des transports, interpellera une participante lors de la restitution des travaux le 25 mai 2012 au Grand Lyon.

Si Lyon continue à attirer des ménages à revenus modestes, il s’agit  bien souvent de personne isolée, précisera le VP à la politique de la Ville : « Les ménages avec deux enfants n’ont en effet plus accès aux logements de centre ville, du fait de leur coût, mais aussi du fait de la structuration du parc privé, lequel privilégie les petits logements pour personne seule. Quant aux nouveaux logements espérés dans le cadre des opérations de renouvellement, ils seraient plutôt produits à destination des couches moyennes. »

Il semblerait, selon l’Agence d’urbanisme de Lyon, que les familles défavorisées seraient tentées de quitter le Grand Lyon pour rejoindre Villefranche ou la Communauté d’Agglomération des Portes de l’Isère (CAPI), là où le foncier serait plus accessible…Mais une étude plus approfondie resterait à mener. Quant aux familles monoparentales, qu’elles soient dotées ou non de ressources importantes, soit 9% de la population du Grand Lyon, elles se trouvent rivées au-delà du périphérique ; tout comme les immigrés, soit 13% de la population du Grand Lyon, notamment à l’est du périphérique.

En 2008, plus de 75 % d’ouvriers et employés vivent dans les quartiers CUCS (représentent 46% en moyenne de la population dans l’agglomération) et seuls 6 % des cadres (représentent 21 % en moyenne de la population dans l’agglomération). Le revenu fiscal médian par UC est de 1624 euros/mois en 2009, les plus fortes hausses ont concerné le nord de l’agglomération. Les écarts de revenus entre l’ouest et l’est de l’agglomération sont désormais de 61% en 2009 (contre 41% en 1992). 15, 7 % de la population du Grand Lyon détient un bac + 3 en 2007 (contre 7,6% en 1990) : Les représentations spatiales des revenus et des diplômes se superposent. La ségrégation commencerait par celle des couches supérieures (l’entre-soi résidentiel).

En conclusion, si l’indice de développement humain du Grand Lyon a dépassé la moyenne nationale sous la mandature de Gérard Collomb (0.65 en 1999-2003 à 0.73 en 2005-2007 ; contre 0.67 au niveau national en 2005-2007), « depuis 1999, les quartiers centraux perdent leur fonction populaire », alerte in fine l’observatoire de l’Agence de l’urbanisme.

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