La crise du lait appelle une réforme de la PAC
Depuis quelques jours, les producteurs de lait manifestent un peu partout en France, afin de dénoncer les prix extrêmement bas du lait. Le prix du lait est passé brutalement d’environ 300 à 200 euros la tonne entre mars et avril dernier. Conséquence du démantèlement de la Politique Agricole Commune, les consommateurs payent toujours plus et les agriculteurs gagnent moins, dénonçant les marges exorbitantes que s’offrent les grandes surfaces.
Ainsi la commission européenne s’est-elle exprimée en faveur d’un marché du lait libre et non faussé. Tel était l’accord européen trouvé par Michel Barnier en décembre dernier, les quotas laitiers devant progressivement disparaître jusqu’en 2015 ; mais depuis, la crise de sous-production a donné lieu à une crise de surproduction. La commission rétorque que la crise tiendrait d’une insuffisance de la demande. Les espagnols et les italiens, estimant que les fromages français font concurrence à leur production, sont partisans d’une déréglementation de la PAC.
Pleinement ancré dans l’idéologie libre-échangiste de l’Europe, cet accord à la « quasi-unanimité » – sauf la Lituanie – entérinait le sacro-saint principe de non intervention du pouvoir politique dans l’économie. Depuis avril 2008, toute entente sur le prix du lait est devenu illicite, celui-ci oscillera en fonction de la demande et de la capacité productive des pays, eux-mêmes en concurrence. Or, le système productiviste a atteint ses limites. La PAC devrait davantage veiller à limiter la concentration des agriculteurs, à limiter la production et inciter à la diversification, à soutenir les produits biologiques (sans intrants) et de proximité, et autant d’emplois qui l’accompagnent.
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