Le temps, la ville et l’urbaniste

22 mai 2007

Poussières d’étoiles

Publié par alias dans Aménagement & urba

Actuellement, 50 à 100 espèces disparaissent chaque jour. À cette vitesse, la Terre perdra un quart des espèces existantes d’ici 2020 et la moitié d’ici 2050, selon les scientifiques ; mais cela ne sera pas sans conséquences pour l’être humain… Si ce sujet vous intéresse, la maison des oiseaux, projet porté par Yves Contassot et les riverains, organise une journée Paris nature dimanche 27 mai, 6 rue des Arènes Paris 5e. Animaux, mers, forêts, atmosphère : tous les éléments de notre environnement sont aujourd’hui soumis à des dégradations constantes et, pour certaines, irréversibles. Or, que ce soit en tant que garante du dynamisme des éco-systèmes ou des ressources futures, chaque espèce animale ou végétale est potentiellement un élément décisif pour l’avenir de l’humanité.

Malgré cette évidence, l’homme menace aujourd’hui directement la biodiversité, indirectement via le réchauffement climatique, et directement par ses activités : surexploitation des ressources halieutiques, pollution des eaux douces et marées noires, déforestation pour l’exploitation commerciale du bois ou agricole, méthodes de culture et chasse/pêche intensives, cultures d’ogm en plein champ, urbanisation sauvage et délocalisation des activités. Le résultat de tout ceci est en passe de prendre de sérieuses proportions.

Ainsi, une espèce d’amphibiens sur 3, une espèce de mammifères sur 4 et une espèce d’oiseaux sur 8 devront faire face à un risque élevé d’extinction dans un futur proche. Parmi les mammifères menacés se trouvent les lions d’Afrique et d’Asie, les orangs-outans, les tigres, les alligators de Chine. En Europe : le vison d’Europe, le renard polaire, plusieurs variétés d’écureuils et de lézards, et tous les dauphins, phoques et baleines.

Un tiers des récifs coralliens dans le monde sont déjà morts et un deuxième tiers est menacé. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 70% des espèces de poissons du monde sont pleinement exploitées ou épuisées comme le cabillaud, l’églefin, le merlan, le colin et d’autres poissons ronds, ainsi que le saumon et la truite de mer. Le nombre croissant de techniques de pêches destructrices a pour conséquence la destruction des mammifères marins et d’écosystèmes entiers.

Toujours, selon la FAO, il y a chaque année depuis 1990 une perte nette de 9,4 millions d’hectares de forêts soit 0,22 % de la surface forestière par an, dont la plus grande partie est constituée par des forêts tropicales naturelles. Aux Philippines en particulier, la forêt est passée d’un taux de recouvrement de 50 % de la surface du pays à moins de 24 % en 40 ans. Au cours des années 80-90, 14 % de la forêt amazonienne brésilienne a été défrichée.

Malgré la sévérité des dégâts subis à l’encontre de la biodiversité, il est encore possible d’agir. L’homme a un rôle important à jouer afin de garantir la diversité écologique et génétique. Nous nous engageons à mettre en oeuvre, sur ce thème précis, un ensemble de mesures concrètes, applicables rapidement.

Nous avons pour projet d’« écologiser » les politiques sectorielles en plaçant « la question environnementale » dans toutes les politiques publiques. En particulier l’éco-conditionnalité deviendra un élément à part entière de tous les appels d’offres publics, et la charte de l’environnement sera renforcée, dotée d’un principe pollueur-payeur effectif.

Un pré requis à toute action est de mettre un terme aux projets destructeurs, comme le projet d’extension du Port Autonome de Nantes-St Nazaire sur les vasières de Donges-est ou le projet autoroutier qui doit traverser l’estuaire de la Charente et le Marais Poitevin. Plus généralement, il importe de renforcer la protection de tous les d’espaces protégés, à l’intérieur comme sur le littoral (Parc Naturel de Mer d’Iroise, des Calanques de Marseille, Zones Natura 2000 en Camargue, Var,…) ainsi que toutes les velléités de projets de renaturation (littoral haut-normand, réestuarisation de fleuves côtiers) et compléter le Plan Rhône sur le modèle des actions déjà engagées sur les grands fleuves européens (Loire, Rhin, Elbe,…).

Enfin, nous proposerons une loi-cadre destinée à rénover la loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976. Ses points-clés seront les suivants : – la transcription rapide du droit Communautaire et une application sans failles du droit déjà existant (ce dernier point implique notamment une formation des juges et de forces de police en matière d’environnement) ; – une réforme des processus d’étude d’impact, d’enquête publique, révision du rôle des commissaires-enquêteurs. Ces processus deront mieux respecter les contre-pouvoirs associatifs et le principe de contre-expertise indépendante ; – le rétablissement de la dotation de l’Etat aux établissements Publics ONCFS, CSP/ONEMA, ONF et de l’aide aux associations de Protection de la Nature. – une écologisation des quatre taxes locales, une augmentation et une péréquation nationale de la TDENS (taxe départementale sur les espaces naturels sensibles) ; – la création de taxes sur la détérioration de nature (sur les péages, sur le bâti, sur les surfaces imperméabilisées) pour alimenter un fonds de restauration de la nature ; – la création d’un corps A de l’environnement et la requalification statutaire et fonctionnelle des contractuels de l’environnement, injustement oubliés par la « loi Le Pors » en 1983. – la mise en place d’un plan d’éducation à l’environnement et à la nature (EDEN), pour assurer en priorité aux aménageurs, élus, exécutifs et cadres de la fonction publique une solide formation à l’environnement. – le développement et le renforcement du plan d’action en faveur des forêts tropicales (dont le partenariat pour les bassins du Congo et de l’Amazone), soutien des peuples autochtones, protection des écosystèmes et les espèces des pays en développement.

Seule une loi transversale instaurant l’organisation de la protection et gestion de la nature, le développement d’un schéma de services des espaces naturels, une régulation de l’usage et de la requalification des sols, l’éco-conditionnalité des financements publics et une fiscalité écologique permettra de protéger et rétablir la biodiversité.

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